Vicomté de Saulx
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 [FC - 22/02/08] [RP] Les liaisons dangereuses

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Sirius7
Vicomte de Saulx
Sirius7


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[FC - 22/02/08] [RP] Les liaisons dangereuses Empty
MessageSujet: [FC - 22/02/08] [RP] Les liaisons dangereuses   [FC - 22/02/08] [RP] Les liaisons dangereuses Icon_minitimeDim 13 Avr - 4:03

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Aleks1611

La soirée était fraîche, et pas mal de monde s'était réfugié à l'intérieur de la taverne pour profiter de la chaleur du feu de cheminée, et surtout de la profusion de la cave. Accoudés au comptoir, des hommes se payaient des verres tout en s'esclaffant aux dépens d'un malheureux qui avait manifestement un léger désaccord avec la modération, et qui en payait maintenant le prix. Au milieu de la salle, une demoiselle, toute vêtue de bleu, se faisait conter fleurette par un galant, qui promenait ses doigts sous son menton en l'assommant de mots doux. Et dans un coin sombre, une dame tentait de se concentrer une dernière fois pour relire la missive qu'elle avait en main. Ce fut vite chose faite, elle ne s'étendait pas en fioritures inutiles ; la lettre n'abordant déjà pas un sujet facile, elle avait préféré qu'elle soit courte.



Cette jeune femme soupira, et but une gorgée du côte de Beaune qu'on lui avait servi, avant de reposer lentement son verre devant elle. Son regard fit le tour de la salle, examinant avec précision les insouciants qui se trouvaient là, à profiter de la vie, la conscience aussi légère que le rire de la jeune femme en bleu, qui, à présent, se faisait proposer par l'homme qui la convoitait des choses moins aristotéliciennes que précédemment. Aleks était loin, très très loin d'être aussi insouciante, ce soir là. Bien au contraire. Elle attendait la rencontre prochaine avec une appréhension croissante au fil des minutes. Bientôt, elle enverrait la lettre. Et la Dame arriverait.



Elle reprit une gorgée, puis appela un galopin qui trainait près du comptoir. Il semblait avoir choisi la bonne planque pour ramasser discrètement les quelques écus qui tombaient des poches de ceux qui ne tenaient plus que difficilement debout. Voyant la Dame l'appeler, il flaira la commission bien payée, et ne se fit pas prier pour rappliquer dans l'instant. Une seconde plus tard, il partait, parchemin en main, livrer la précieuse missive à sa destinataire...
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Bella04

Moins vite malotru, je vous signale que j'en ai assez des voyages... Donc ralentissez la cadence.



Installée sur la banquette en velours de son coche sombre aux armoiries de Granges, elle pestait contre son cocher. Certes le véhicule ne roulait pas doucement, mais pas vite non plus. A vrai dire, ces temps-ci, la Dame montait sur ses grands chevaux dès qu'une petite broutille la titillait, et le pauvre homme en assumait les conséquences. Il commençait à s'y habituer depuis que la Bourguignonne avait sombré dans l'obscurité.

Enfoui dans ses mains emmitouflées dans une paire de gants en cuir, se cachait un parchemin reçu il y a quelques jours à Granges. Froissant, défroissant, relisant, fronçant les sourcils en quête de réponses. Voilà ce que Bella faisait pendant la route. Elle retournait les mots dans tous les sens, en vain, ne trouvant aucune répartie à ses interrogations perpétuelles.



Subitement, le carrosse Bourguignon stoppa sa course devant une auberge délabrée dans une ruelle obscure. Un homme se précipita à ouvrir la portière, tout en mettant sa main en évidence pour que la Dame à l'intérieur puisse descendre. Chose faite, elle jeta un regard curieux aux alentours puis s'engouffra dans le bâtiment.

Ses yeux bleus balayèrent l'assistance, à la recherche d'une silhouette connue. Elle la cherchait.

Dès qu'elle la vit, son regard s'assombrit immédiatement, la colère émergeant petit à petit. Mais Bella prit le dessus, et s'avança à pas lents vers la Dame de Fontenelle-Montby installée dans un coin peu éclairé, loin des regards fouineurs.



Sa main droite empoigna le bord de la chaise en bois, la fit pivoter doucement, et se posa dessus tout en déposant le morceau de parchemin chiffonné sur la table comportant un simple verre à moitié vide.

Elle dévisagea un long moment la personne en face d'elle, guettant ses gestes, sa réaction, les traits de son minois, sa chevelure dorée détachée. Depuis leur dernière rencontre, elle n'avait guère changé.

Bella décida de briser elle-même le silence régnant, et lança d'un ton glacial à son interlocutrice.



Bon... Nous ne sommes pas ici pour faire papote et nous raconter les derniers potins du bourg comme de vieilles connaissances. Vous le savez autant que moi. Alors commençons ! Plus vite nous aurons fini ce rendez-vous, plus tôt nous pourrons rejoindre nos foyers respectifs.



Un sourire narquois naquit sur son visage rosé, encadré de mèches mordorées. Elle n'était pas là pour être aimable et courtoise et la jeune femme devant elle s'en doutait en venant ici. Que l'entrevue commence...
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Aleks1611

Elle était entrée calmement, mais ses traits s'étaient durcis en croisant le regard d'Aleks, et son ton, en lui parlant, n'était pas seulement froid, pas seulement glacial, il était même tranchant. Le tranchant d'une rancune profonde, d'une envie de vengeance. D'une colère volcanique, ne demandant qu'à exploser. Le plus cruel à envisager pour la jeune femme était certainement que tous ces sentiments hostiles à son égard étaient justifiés. Elle tenta de soutenir le regard de son interlocutrice, mais rapidement, elle baissa les yeux sur sa choppe, se concentrant sur les paroles qu'elle s'apprêtait à prononcer. Inutile d'essayer de prendre un ton assuré dans ce genre de situation, inutile encore de tenter de sortir vainqueur d'une confrontation pareille. A vrai dire, si elle avait tellement hésité avant d'envoyer à la Dame de Granges la missive fatale, c'était justement parce qu'elle savait pertinemment qu'elle ne sortirait pas indemne de l'entrevue. Elle était en tort. Elle étai


- Certes. Avant tout... Je vous remercie d'être venue. Je suis consciente que... enfin... que vous auriez pu passer une soirée beaucoup plus agréable.



Elle prit une profonde inspiration, tout en cherchant la suite. Elle n'osait trop détailler la femme qui se trouvait en face d'elle. C'aurait pu passer pour un comportement... insolent. Et Aristote savait qu'elle ne voulait pas sembler narguer la Dame davantage. Elle était déjà tellement mal à l'aise... Elle reprit néanmoins, parvenant malgré tout à croiser son regard sans ciller.



- Lorsque je suis rentrée en Franche Comté... J'ignorais que Sirius avait... avait à nouveau "quelqu'un". Et puis... et puis plus tard... je m'en suis doutée. Mais.. il y avait Negan et surtout...



"Surtout je suis amoureuse de lui, je l'ai toujours été." Non. Elle ne pouvait pas dire ça. Ca n'était plus de l'insolence, ça n'était plus un comportement narquois, ça serait simplement de la provocation pure. Elle marqua une pause.



- Je ne tenais pas rigueur à Sirius de ses infidélités. Vous comprendrez que...



Elle rougit.



- ...nous ne sommes pas mariés... je ne pouvais exiger de lui les devoirs que j'aurais pu attendre d'un époux... Mais... Je ne savais pas... j'ignorais qu'il s'agissait de vous.



A ces mots le ton de la jeune femme gagna en assurance, et elle plongea franchement ses yeux dans ceux de celle qui était assise en face d'elle, là, à la transpercer du regard.



- Je peux vous jurer sur tout ce qui compte le plus au monde pour moi... je peux vous jurer sur les yeux de ma fille, sur Sirius lui-même... que j'ignorais que cette amante, dont je soupçonnais l'existence... c'était vous. Je n'aurais pas toléré pouvoir porter préjudice à quelqu'un qui... qui a sauvé la vie de mon enfant.



Elle respira un instant, ne semblant plus vraiment savoir où elle voulait en venir, elle même. Peut-être qu'elle avait juste voulu donner une explication à sa rivale... Peut-être qu'elle lui présentait en quelque sorte des "excuses"...très étranges, certes, mais tout de même... Peut-être aussi qu'elle se sentait l'obligation d'une justification... Ou peut-être n'avait-elle pas encore fini. Pour l'heure, elle attendait la réaction de la Dame de Granges, qui était restée impassible pendant son discours...
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Bella04

La jeune femme n'osait ou ne voulait pas plonger son regard dans le sien. Bella ne savait trop... Ses pensées étaient mélangées et incertaines depuis un long moment déjà.

Durant le discours de la Franc-Comtoise, son attitude était restée impassible, trop occupée à tendre attentivement l'oreille pour comprendre tous les mots prononcés par les soins de la Dame de Fontenelle-Montby.

Les humeurs de la Bourguignonne changeaient toutes les trente secondes, entre la colère, la compréhension sur certains points enfin sur un plus précisément. Elle encaissait sans rien dire ces mots, ses doigts effleurant nerveusement le bois de la table.



Après l'allocution de la deuxième protagoniste, Bella leva doucement la main en hauteur, ses lèvres restant scellées jusqu'à l'arrivée de la serveuse. Elle bascula son regard noir vers cette dernière et commanda des boissons.



Apportez deux chopines s'il vous plait, et prestement je vous prie.



La jeune femme s'exécuta immédiatement sans ronchonner. Il faut dire qu'en voyant la tête de la cliente, il valait mieux pour elle que sa bouche reste fermée...

Elle retourna ensuite son attention vers Aleks, et rétorqua sur le même ton aussi acéré que le précédent.



Dois-je comprendre ma Dame dans vos propos que vous me considérez comme la maitresse de Sirius ?



Celle qui était à son bras, alors qu'une autre femme l'attendait bien sagement dans son château près du feu avec ses enfants ?Ses yeux azurs, s'empourprèrent par la colère. Pourtant, sachez que les amis proches du Vicomte ne me considéraient point ainsi ! Pour les membres de sa famille, j'étais sa compagne, et aucune autre femme n'était dans sa vie. J'ai bien dit aucune. De plus, Je n'ai jamais entendu quiconque raconter en taverne qu'il avait une réputation de volage, comme vous le précisez dans votre lettre.



Elle jeta un coup d'oeil furtif en direction du morceau de parchemin posé à côté d'elle, et continua.



Il était mon ami avant d'être mon amant, et j'ai demandé à plusieurs personnes justement si il avait déjà trompé son ex-femme ou son ancienne fiancée, et toutes les réponses étaient non.



Alors expliquez-moi ! Tout ! Je veux tout savoir. Ce qui s'est passé entre vous. Je veux que mes interrogations aient des réponses ce soir et maintenant. Je ne partirai pas sans les avoir, je vous préviens.



A peine avait-elle fini sa phrase, que la tavernière apporta les deux chopines demandées. Bella inclina la tête dans sa direction, et la jeune femme tourna les talons pour rejoindre les autres clients de la taverne. Pour soulager sa douleur qui ne s'estompait guère, elle attrapa sa chope et but une lampée. Le liquide se propagea dans sa gorge, et elle reposa l'objet sur la table, regard rivé dans celui d'Aleks , attendant sa réponse.
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Sirius7
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MessageSujet: Re: [FC - 22/02/08] [RP] Les liaisons dangereuses   [FC - 22/02/08] [RP] Les liaisons dangereuses Icon_minitimeDim 13 Avr - 4:03

Aleks1611

- Ma Dame, croyez bien que si je ne vous considérais que comme la maîtresse de Sirius, je ne serais pas ici, avec vous. Je me dirais simplement que vous en trouveriez prestement un autre, et que tout rentrerait naturellement dans l'ordre au plus vite.



Ces mots étaient partis plus vite qu'elle ne l'aurait voulu, mais pourtant... hé, quoi, ils étaient criants de vérité ! Si l'une ou l'autre des deux femmes qui discutaient, ce soir là – ou pourrait-on même dire qui joutaient, ce soir là – n'avait été qu'une « maîtresse » pour le Vicomte, une aventure sans importance, un moyen comme un autre de prendre du plaisir... elles ne seraient pas là à se considérer en ennemies déclarées. Le regard de la jeune femme était à présent bien plus audacieux qu'au début de l'entretien. Sans doute la colère de la Dame de Granges était contagieuse, sans compter que le sujet n'était pas des moins délicats...



Je ne vous considère pas comme sa maitresse, dit-elle en appuyant tout particulièrement ce dernier mot. Et je ne doute pas qu'il vous ai présenté à sa famille, comme, sans doute...



Elle fit une légère grimace, et prit un ton à la limite de l'aigreur.



- Comme quelqu'un d'une plus grande valeur que celle qu'il a engrossée.



Pourquoi avoir peur de le dire ? Il ne fallait en effet pas aller chercher bien loin pour trouver dans le regard de la Dame de Granges, en plus d'une rancoeur tenace, un mépris profond, très certainement lié à cette situation honteuse... Avoir eu un enfant illégitime avec le Vicomte. Pour sûr, elle devait la considérer comme une femme de très petite vertu, une gueuse, une gourgandine, qui avait piégé Sirius dans ses habiles, et pourtant indignes filets. Qui n'aurait pensé la même chose ? Tous, tous avaient des raisonnements analogues. Ca n'était pas pour rien que la première décision de la jeune femme, peu après la naissance de sa fille, avait été de quitter la région pour un temps...



La Dame de Fontenelle fit une nouvelle pause, prit sa choppe entre ses mains, puis la reposa sans y avoir touché, semblant ailleurs. Elle réfléchissait, et surtout, tentait de ne pas exploser. Au fond, cet entretien avait été une très, très mauvaise idée. A quoi s'attendait-elle donc ? A des réconciliations émouvantes, à un pardon digne des Saintes Ecritures, à une bénédiction, aussi, pourquoi pas, et une proposition de parrainage de sa fille ? Non. Elle avait été stupide. Mais à présent, il fallait répondre. Et de toutes façons, même si ça devait s'annoncer très désagréable, Aleks devait à cette femme, assise en face d'elle, un minimum d'explications. C'était tout à fait légitime de sa part d'en réclamer. Elle résolut donc de prendre les choses dans l'ordre, et surtout, surtout, de rester calme.



- Je connais le Vicomte de longue date. Cela date d'avant la naissance de Gawen et Eiddin. J'ai connu feu son épouse.



Devant le regard suspicieux de son interlocutrice, elle se sentit obligée de rajouter :



- Non, n'allez pas penser que dès ce temps là... Sirius était marié. Il avait des enfants. Oh, il me plaisait, c'était indéniable... mais je ne pouvais décemment pas...vous comprenez. Et puis son épouse a quitté ce monde. Je lui ai montré mon soutien, mais n'ai pas voulu m'imposer trop fortement. Je supposais qu'il avait besoin de temps, et je trouvais indécent de songer à remplacer une perte chère aussi rapidement. Quelques mois plus tard, nous nous sommes pourtant rapprochés. Nous avons traversé, ensemble, une épidémie de consomption.



Sa voix se fragilisa au souvenir de cet épisode.



- Je... je me suis exposée à la maladie pour.. pour lui venir en aide. Il m'a pourtant annoncé peu après qu'il était fiancé. Inutile de préciser que j'étais particulièrement... déconcertée. Mais j'ai accepté. Fiancé, il était comme marié. Inacessible. Je n'ai donc plus fait de tentatives pour m'en rapprocher... jusqu'à ce qu'il en fasse, lui.



Cette fois, elle but bel et bien une gorgée de sa choppe. Non pas qu'elle eut soif, mais il fallait qu'elle fasse une pause. Déballer ainsi toute son histoire avec le Vicomte la mettait dans un état d'émotion difficile à concevoir pour les gens qui prennent la sensibilité pour de la sensiblerie. Elle reprit pourtant.



- Il était fiancé. J'étais amoureuse. Je ne saurais dire s'il l'était également. J'ai cédé. J'ai fauté, c'est vrai. Mais je pense que quiconque a déjà aimé comprend qu'une femme amoureuse puisse parfois commettre des erreurs... et cette erreur n'en a finalement pas été une, puisqu'elle a donné naissance à ma fille. Nous avons continué à nous voir, en secret, bien évidemment. Lui, toujours fiancé, moi, toujours amoureuse. Ca a duré un temps. Quand l'enfant est né, j'ai pris mes distances. Être mère sans être mariée n'est pas toujours... chose idéale. Mais si l'on pouvait attendre de moi que je regrette l'adultère duquel j'étais complice, si l'on pouvait attendre de moi le regret d'avoir pêché sans être mariée... on ne pouvait attendre de moi que j'oublie et que je tire un trait définitif sur le père de mon enfant. Je vivais dans son souvenir, jusqu'à ce que Negan tombe malade, et que j'aie besoin de son aide... Quand je suis rentrée, les fiançailles n'étaient plus d'actualité.



Elle ravala sa salive.



- La suite, vous la connaissez. Je suis revenue. Nous sommes retombés dans les bras l'un de l'autre... et ce même si mes baisers n'étaient pas les seuls qu'il recevait.



Elle se tut. La Dame de Granges avait certainement besoin d'un peu de temps pour digérer tout cela, mais Aleks, également, semblait épuisée par ses confessions.
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Bella04

Pour la deuxième fois depuis le commencement de l'entretien, les yeux cristaux de la Dame de Granges quittèrent leur point fixe pour s'abaisser lentement, l'air songeuse après les explications d'Aleks. Alors ainsi, elle n'était point la maîtresse de Sirius... Il ne restait plus qu'une seule solution : Bella avait été trompée ! Et sa pensée se confirma quand elle repensa aux derniers mots de la Franc-Comtoise en face d'elle: "Nous sommes retombés dans les bras l'un de l'autre... et ce même si mes baisers n'étaient pas les seuls qu'il recevait."



Trop ! Ce scénario s'était déroulé comme elle l'avait imaginé... On avait bafoué son honneur, brisé son coeur et on continuait à piétiner les derniers morceaux qui restaient, en lui disant la vérité. Celle-ci était douloureuse... Elle s'était apprêtée à l'apprendre certes, mais cette souffrance était beaucoup plus forte que ses espérances. Son sang chaud bouillonnait en elle et les larmes montèrent discrètement, plongeant ses iris dans un liquide transparent. Sa main se posa immédiatement devant son regard, sur ses tempes tout en les massant. Elle voulait se montrer forte, et elle le serait ! Foi de Bella ! Aucune larme ne parviendrait à ruisseler sur ses pommettes en feues. Oh non ! Elle ne laisserait guère refléter sa tristesse ainsi, surtout devant cette femme qui en était la raison.



Quelques instants plus tard, elle retira son membre et l'océan de larmes s'était évaporé, laissant juste quelques teintes rougeâtres dans son regard azur. Bella inspira profondément pour récupérer son esprit et prononça sur un ton calme, pénétrant et déterminé.





Deux femmes, un seul homme... On se croirait dans une pièce de théâtre à l'eau de rose... Bref passons.



On m'aurait donc encore mentie, c'est une habitude.... Je comprends désormais pourquoi dans les termes de la lettre vous avez utilisé le mot "volage" étant donné qu'il avait trompé son ancienne fiancée avec vous.



Elle resta ensuite songeuse puis reprit.



Pour revenir à notre sujet. Vous saviez que Sirius avait une autre femme, alors pourquoi ne pas avoir recherché son identité avant de vous rejeter dans ses bras ? Cela aurait pu éviter le préjudice que vous m’avez lancée ma Dame.

Ce que je ne comprends décidément pas c'est comment vous pouviez ne pas le savoir étant donné que notre relation n'était point cachée, nous nous montrions au peuple Franc-Comtois et Bourguignon en taverne, les rumeurs allaient de bon train, alors comment l'ignorer ?

De plus, certes vous l'aimiez et je comprends qu'un écart fut fait jadis, tout le monde à droit à l’erreur, mais je ne conçois pas qu'on en refasse une deuxième en ayant de nouveau une histoire cachée avec le Vicomte alors qu’il était avec une femme, avec moi.

Une avec Feu Sheeva aurait dû vous apprendre qu'on ne doit point avoir une liaison avec Sirius alors qu'il est déjà avec une autre. Acceptez que j’aie du mal à cerner vos propos...



Cette mésaventure m'est déjà arrivée voyez-vous. J'étais fort amoureuse d'un homme, je n'avais de yeux que pour lui et un soir j'ai eu un écart que je regrettais. Aujourd'hui, ayant compris "la leçon", je ne pourrais refaire ceci... Apparemment, d'autres pas.



Elle la fusilla d’un regard à en glacer le sang et poursuivit dans son discours.



J’étais prête à tout pour lui ! J’ai quitté mon Duché pour voyager à ses côtés, j’ai déménagé pour lui, j’ai quitté un homme pour lui car je l’aimais et je pensais qu’il ne me ferait jamais autant souffrir que les autres avant lui.

J’étais même prête à avoir un enfant et me marier pour ses beaux yeux, chose que j’aurais trouvé absurde quelques mois auparavant. L’idée de me marier de nouveau me donnait envie de rire.

Mais maintenant, à cause de vous, j’ai tout perdu.

Je n’ai plus de cœur Dame, plus rien. Celui-ci étant réduit en poussière. Vous ne pouvez et ne pourrez jamais comprendre la souffrance que j’endure en ce moment. Car vous, s’il vous aurait quittée, vous auriez votre fille. Un être qui vous aurez offert et par la même occasion un souvenir de lui en voyant les doux traits de votre enfant. Mais moi ? Qu’ai-je ? Rien.



Si j’aurais su cela avant, je serais partie de sa vie bien avant en être tombée amoureuse. Ceci est peut être triste, mais mon coeur est orienté vers la haine.



Un silence pesant s’empara de la tablée pendant un long moment, la Dame de Granges replongeant son regard dur dans celui de la Dame de Fontenelle comme au début de l’entrevue.



Le Vicomte sait que vous êtes ici ?
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MessageSujet: Re: [FC - 22/02/08] [RP] Les liaisons dangereuses   [FC - 22/02/08] [RP] Les liaisons dangereuses Icon_minitimeDim 13 Avr - 4:05

Aleks1611

Elle avait bien vu le rouge dans ses yeux. Les yeux rougis d'une femme qui veut sauver la face et le peu d'honneur qui lui reste en retenant ses larmes devant celle qui la bafoue. Par politesse, elle détourna le regard et fit mine de n'avoir rien remarqué. Elle ne releva pas sa remarque sur la pièce de théâtre... Pourtant, la comparaison était bien choisie, elles jouaient une bien piètre comédie, et se partageaient toutes deux le premier rôle. Celui de la dupe. Du dindon de la farce. Néanmoins, aux paroles qui suivirent, la Dame de Fontenelle oublia bien vite de garder, par égards pour son interlocutrice, le regard baissé.



- Ma Dame, vous m'avez mal comprise. Quand j'ai su que Sirius était marié, je n'ai pas cherché à m'en rapprocher. Quand j'ai su qu'il était fiancé, j'ai fui, avant que pourtant, il me rattrape. Oh, je ne prétends pas être une sainte, j'ai cédé, c'est vrai. Mais que vous m'accusiez d'avoir réitéré en « sachant que le Vicomte avait une autre femme », je suis désolée si cela doit vous contrarier, mais vous faites erreur. J'ai dit que je me doutais qu'il avait quelqu'un. Je savais bien que je n'étais pas la seule. Une femme, amoureuse, qui plus est, ne sent que trop ces choses-là. Que bien trop.



Elle ralentit le débit de ses paroles et tenta de prendre un ton plus serein, ne voulant pas s'emporter outre mesure. C'aurait été mal venu de sa part de le faire.



- Mais comme je vous l'ai dit, le caractère volage du vicomte ne m'était pas inconnu. Qu'il y ait une autre femme, certes, plusieurs, peut-être. Je ne savais pas, et je n'avais aucune raison d'exiger de lui qu'il me révèle cela... ou qu'il me mente. Qui sait s'il me l'aurait dit ? Rien ne l'y obligeait. Je n'étais pas la seule, bien. Mais que savais-je de l'autre ? Etait-ce une conquête d'un soir ? Etaient-elles plusieurs conquêtes d'un soir ? Vous ne vous cachiez pas, me dîtes-vous. Mais moi, je ne me montrais pas. Les raisons à cela sont facilement...imaginables. Et encore une fois, je n'espionnais pas le Vicomte. Je n'avais aucune légitimité pour exiger de lui une fidélité parfaite.



Elle poussa un soupir, baissa le regard sur sa choppe, puis fit lentement le tour de la salle des yeux, avant de les poser à nouveau sur la Dame de Granges, et de reprendre.



- Je ne pouvais donc pas savoir si liaison il y avait, et je n'avais pas non plus de raison de soupçonner que la femme avec qui le Vicomte entretenait peut-être une relation était plus qu'une...



Elle hésita, mais prononça tout de même le mot.



- ...qu'une maitresse. A présent, bien sûr, je ne peux que constater que votre relation était vraisemblablement... bien plus que cela. Mais à présent... il est trop tard.



Quant au chapitre sur Negan, Aleks ne releva pas non plus. Que dire... La Dame de Granges avait raison. Mais savait-elle la cruelle souffrance qu'était celle de voir chaque jour en son enfant l'amant que l'on a perdu pour toujours ? Peut-être justement valait-il mieux « n'avoir plus de coeur ». Tôt ou tard, et malgré ce qu'elle pouvait en dire, la Dame de Granges passerait à autre chose. Elle ferait le deuil. La chose était bien plus difficile lorsque l'on avait un enfant de l'être aimé.



Elle eut un regard étonné à la dernière question de la Dame.



- Non. Il l'ignore. Pourquoi ?
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Bella04

L'impression que la terre s'arrêtait de tourner, que les cacophonies entourant leur table s'estompaient petit à petit pour laisser place à un silence. Seules. Elles étaient dorénavant seules maintenant, l'une en face de l'autre.

Après l'image qui s'était réalisée dans ses songes, en se voyant dans une pièce de Théâtre avec son interlocutrice, les voilà maintenant dans un autre endroit dissemblable.



Le vent glacial régnant agite la crinière du Destrier de la Dame brune aux reflets cuivrés. La première jette un dernier regard à l'horizon, quant à la deuxième à la chevelure dorée positionne convenablement son heaume, sa visière baissée.

Les regards s'entremêlent, se défient, se cherchent, se trouvent finalement. Le même désir de remporter ce Duel lancé.

Soudain, dans un geste élégant, elles lèvent leurs lances ornées des armoiries de leurs Fiefs respectifs, l'une d'une couleur sombre, froide -bleue-, alors que l'autre arbore une teinte beaucoup plus fraîche, plus vive -rouge-.

Et les deux Dames s'élancent gracieusement dans la même subtilité auquel s'ajoute une fine fumée de poussière brune provoquée par le départ hâtif des étalons. Une lueur ardente dansant dans leur yeux, les montures se rapprochant en crescendo, le vent se dégotant un passage dans les heaumes. Jusqu'à l'impact. La douloureuse collision des lances touchant la cible et se brisant mutuellement.



Voilà maintenant comment cette entrevue a tourné... En une Joute féminine. Les mots remplaçant soigneusement les lances brisées sous le choc et la cible se prénommant le coeur.

Elles se plantaient des yeux avec la même intensité, même si la Dame de Fontenelle restait réservée, on pouvait néanmoins cerner dans ses pupilles qu'elle ne se laisserait pas faire, qu'elle était prête à subir tous les termes de la Dame de Granges, qu'ils soient acerbes ou non.

Bella buvait tous ses propos, hochant parfois la tête ou même grimaçant. Elle ne releva pas cependant. A quoi bon continuer à discutailler (mouais, le verbe qui conviendrait le mieux serait s'engueuler... Bref passons) sur ce sujet, alors qu'elles n'avaient pas la même vision des choses ? Elle laissa donc couler sans rétorquer. Subitement, le regard d'Aleks changea... Ce n'était plus le même, il était étonné. Apparemment, la dernière question de la Bourguignonne avait du la désarçonner, ne s'apprêtant guère à l'entendre.



Tout simplement car je suis curieuse et que cette question a émergé dans mon esprit à l'instant même et qu'elle m'a glissée des lèvres, voilà pourquoi.



Répondit-elle à son interrogation sur le même ton froid qui lui sied à merveille ces derniers temps.



Ses doigts se portèrent ensuite sur les extrémités de son verre, les caressant doucement, tout en réfléchissant. Ses saphirs se posèrent brièvement sur le parchemin envoyé il y a quelques jours, et les mots touchés revinrent dans l'esprit de la Dame. Ses lèvres s'ouvrirent donc pour laisser échapper son « venin ».



Je souhaiterais maintenant qu'on en vienne à la conséquence de ce rendez-vous. Je vous écoute ! Parlons de la dernière partie de votre lettre sur le serment que vous m'avez dit lors de mon passage à Saulx, où j'ai eu la gentillesse de sauver la vie de votre enfant qui était sur le point de quitter ce monde.



Court, net et précis. Elle avait été claire et franche. Il fallait maintenant aborder la fin de l'entretient... Le plus dur sûrement pour la Dame de Fontenelle. Pas pour celle de Granges, car pour elle, elle avait souffert lors de la première... Au tour de la Franc-Comtoise. Ce qui était certain, c'est qu'aucune des deux n'allaient sortir triomphante de cette joute nocturne...
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Aleks1611

On y était. La lettre, seul réel motif de l'entretien, venait d'être reposée sur la table. Aleks n'avait pas besoin de scruter le regard assassin de la bourguignonne pour savoir que cette lettre avait due être lue et relue, que chacun des mots qui étaient venus sous sa plume avait été considéré avec l'attention la plus pointue, que l'ensemble avait certainement été disséqué et examiné sous tous les angles. Elle le savait avant même de l'écrire, et elle n'avait cessé d'y repenser depuis que la missive l'avait quittée. Est-elle arrivée, à présent ? Ai-je bien pesé chacun des mots que j'ai employés ? Et quelle est sa réaction, à elle ? Est-elle déjà en train de la relire, où l'a-t-elle repliée, ne voulant plus voir ce qu'elle pourrait prendre pour un affront, une provocation minable ? Si la lecture de la lettre avait due être particulièrement pénible pour la Dame de Granges, l'attente n'en avait pas été moins angoissante pour la Dame de Fontenelle.



- Oui...



Elle cherchait ses mots, ne parvenant plus, soudainement, à décider laquelle des deux parties qui se battaient dans sa poitrine, avait raison. L'honneur ou l'amour ? Il y avait quelques heures, et encore lorsqu'elle avait entrepris l'écriture de la fameuse missive, l'honneur sortait gagnant, et de loin. Mais à présent... le second se trouvait menacé de manière beaucoup plus concrète. Sa rivale était là, en face d'elle. Elle s'était trouvée dans ses bras. Elle avait dîné à ses côtés. En famille, de surcroit. Elle avait sa place à Saulx... place occupée à présent plus ou moins officieusement par l'héritière de Rougemont. Aleks parvenait très bien à concevoir ce qui, chez elle, avait pu séduire le Vicomte. Elle n'avait aucun mal à l'imaginer blottie dans ses bras, serrée contre lui, même si elle aurait préféré, justement, ne pas parvenir à avoir pareille vision. Et pourtant, ça n'était pas elle, la Dame de Granges, la « coupable ».



- Je suppose que vous n'avez pas oublié l'occasion de notre première rencontre, ce qui s'y est passé, je veux dire... ce que vous avez alors...



Les mots refusaient de venir, comme si une jalousie sourde les bloquait quelque part au fond de sa gorge sans qu'elle puisse parvenir à les prononcer. D'où des pauses dans son discours, pauses qui le rendaient d'autant plus hésitant qu'il aurait justement fallu paraître résolu, tout à fait décidé et sûr de ses propos, dans une telle situation.



- ...ce que vous avez fait pour moi. Vous avez sauvé la vie de ma fille. Sans vous, elle ne serait peut-être plus de ce monde.



Elle avait tout particulièrement insisté sur ces dernières paroles, comme pour en accentuer la gravité, encore un peu plus.



- ...Alors... alors, pleine d'une reconnaissance que je vous conserve encore aujourd'hui, malgré la situation des plus... inconfortable, qui nous oppose, je vous ai juré que si je pouvais vous obliger de quelque façon que ce soit... je le ferai.



Courte pause, le temps d'avaler une gorgée, de se rincer la gorge, et de faire redescendre la jalousie exacerbée loin au fond de son estomac. Elle reprit, d'un ton légèrement ironique.



- J'étais alors loin de me douter que la meilleure façon que je trouverais de vous « obliger » serait de vous séparer du Vicomte. J'ignorais qu'il était votre amant, je vous l'ai déjà dit. D'ailleurs peut-être ne l'était-il pas encore...?



Elle changea rapidement d'angle d'approche. Ca n'était pas à elle de poser les questions, certes, mais les mots avaient franchi ses lèvres plus vite que sa pensée ne l'aurait voulu.



- Toujours est-il que j'ai manifestement... failli à ma parole. Nul besoin de la confirmation d'un confesseur pour entendre cela. Comprenez bien... il ne s'agit pas ici d'un pacte commercial que nous aurions fait... d'un échance financier... d'un accord de principes... vous avez sauvé-la-vie-de-ma-fille. Je ne peux décemment pas vivre avec un tel remords.



Elle eut un léger sourire, plein d'amertume.



- Je suis consciente qu'il serait légèrement... optimiste, disons, d'espérer obtenir votre pardon et votre bénédiction. C'est pourquoi je ne les demande pas. Un repentir à la hauteur de la faute me semble difficilement concevable. Que devrais-je faire ? Convaincre le Vicomte de m'abandonner pour vous ? Partir, partir très loin, et renoncer à lui pour toujours ? Je m'en remets à vous.
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Bella04

Solution ! Solution ! Et encore Solution ! Les dernières paroles de Dame à la chevelure de blé résonnaient inexorablement dans sa tête et il lui fallait dorénavant trouver le dénouement et la répartie la plus adéquate face à cette interrogation.

Il est vrai qu’elle avait eu le temps d’y réfléchir dans le calme mais pour être franche, elle n’avait guère utilisé les heures entre la réception de la lettre et le départ dans ce lieu pour y remédier… Chose qu’elle regretta intérieurement à ce moment précis, au moment où la jeune Franc-Comtoise la plantait de son regard interrogateur à la quête du verdict tant attendu.

Elle lui lançait une pomme... Et que faire ? La rattraper ou la laisser dégringoler à terre et reprendre une vie dès plus banale? Elle avait tellement souhaité ce fruit... Et là, elle lui offrait dans un plateau d'argent. Quel dilemme s’offrait à elle !

La raison ou la passion ? La vengeance ou l'ignorance ? Oublier et pardonner ? Ou au contraire, se venger du mal qu'elle lui avait fait subir ?

Toutes les questions s’entrechoquaient dans sa tête et se cognaient contre les parois fragiles. Elle se situait au milieu d'une balance, où elle devait faire tout de suite et maintenant un choix décisif.



Tic Tac.

Et le temps s'écoulait paisiblement. La Dame en face d'elle devait sûrement bouillir à l'intérieur d'elle, étant donné le silence de l'autre protagoniste et Bella s’en rendait compte. Elle se courba légèrement en avant et posa ses fins doigts sur ses tempes qui hurlaient de douleur. Après de longues minutes, l'ampoule qui planait au dessus de sa tête s'alluma d'une lumière vive et aveuglante. Son choix était fait, et irrévocable.

Son dos reprit sa place initiale et elle plongea de nouveau son regard assombri dans celui de l'héritière de Rougemont, cherchant les mots les plus appropriés.



Comme vous le dites ma Dame, je ne puis vous pardonner de vos actes qui m’ont fait horriblement souffrir, et apparemment vous le comprenez aisément puisque vous n’avez guère l’espoir d’être graciée.

Quand vous m’avez fait ce fameux serment, vous étiez consciente du poids de ce dernier et qu’il fallait maintenant assumer, chose que vous faites en ce moment même. Alors…



Sa voix s’était maintenant transformée, elle était moins forte, l’air plus calme et empreinte d’une détermination incroyable. Elle essaya d’articuler le plus possible sa bouche, tout en détachant chaque parole.



Partez… Je ne vous dis pas de partir de la Franche-Comté, loin de moi l’idée de vous éloigner de votre contrée et par la même occasion votre famille. Mais disparaître de la vie de Sirius, entièrement. Ne plus le fréquenter. Je ne vous demande pas de le dissuader de revenir dans mes bras, ceci n’appartient qu’à lui et à lui seul désormais. Je n’ai plus rien à ajouter ! Si vous avez un quelconque honneur, vous agirez comme je vous l’ai annoncé… Et j’ai cru comprendre que l’honneur était très important pour vous, dans votre famille…



Tout en déclarant ces dernières syllabes, elle se hissa sur ses souliers et apporta la capuche de sa cape sombre sur sa chevelure cuivrée, ses traits ne reflétant aucune expression particulière.



Notre entretien est terminé, au revoir Aleks de Fontenelle-Montby…



Elle la scruta à travers ses longs cils noirs, guettant sa réaction. Après tout, la Bourguignonne n’allait pas partir comme une voleuse sans écouter le dernier discours de la Franc-Comtoise ! Elle était quand même domptée d’une certaine bienséance.
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Sirius7
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MessageSujet: Re: [FC - 22/02/08] [RP] Les liaisons dangereuses   [FC - 22/02/08] [RP] Les liaisons dangereuses Icon_minitimeDim 13 Avr - 4:05

Aleks1611

De longues, d'interminables secondes d'attente, et enfin le verdict... ou plutôt la condamnation. Les dernières paroles d'exécution, le monde qui s'écroule autour de la Dame de Fontenelle-Montby. Ou non, plutôt le monde qui s'écroule non autour mais sur la Dame. Les mots de la Dame de Granges ont eu sur la franc-comtoise l'effet de nombreuses semaines d'une grave maladie. Son teint est soudain devenu très pâle, jusqu'à ses lèvres qui en ont perdu un peu de leur couleur. Son regard s'est vidé, et bientôt se trouve voilé par de longs cils ou perlent déjà quelques larmes, qu'elle peine horriblement à retenir. Si elle ne dit rien, c'est que sa gorge est tellement serrée qu'elle peut à peine respirer, et que laisser passer quelques paroles lui semble une chose insurmontable. Tout à coup, elle frissonne, il lui semble que toute la châleur du monde s'est enfuie avec les mots de son interlocutrice.



L'autre est debout, s'apprêtant à partir, mais ne semblant pas décidée à le faire sans avoir obtenu de réponse de la franc-comtoise. Acceptera-t-elle l'exigence de la bourguignonne ? Elle n'en a pas tellement le choix... une parole est une parole, d'autant plus qu'elle a elle-même rappelé ses devoirs à la Dame de Granges. Peste soit de la maladie qui toucha sa fille et la mena à faire ce serment quelques mois plus tôt. Peste soit de la rencontre, malheureuse rencontre, du Vicomte et de la Dame de Granges. Peste soit de l'honneur, peste soit du monde, oui, du monde, puisque sans le Vicomte, le monde n'est plus rien... La Dame est totalement perdue. Elle ne sait pas quoi répondre, elle ne sait même pas si elle est bien capable de répondre quelque chose. A quoi bon, de toutes façons ? Elle vient de signer son arrêt de mort. Si elle renonce à lui, elle renonce à la vie.



Et son enfant ? Qu'adviendra-t-il de sa fille ? En mettant fin à leur histoire, elle prive inévitablement sa fille de l'un de ses deux parents. Le laissera-t-elle à son père, avec qui, c'est certain, elle aura l'éducation, la vie et les relations dignes de son rang, ou la gardera-t-elle avec elle, à Fontenelle, ou à Rougemont ? Aura-t-elle encore la force, d'ailleurs, de rester en Franche Comté, là où elle pourra le croiser sans cesse et sans repos, tout en sachant qu'à présent, ce fruit lui est défendu ? Où ira-t-elle, si elle part ? Y a-t-il au monde un asile suffisamment doux pour ceux qui ont perdu ce qui les attachait à ce monde ?



Partant dans ces sinistres réflexions, elle en oublierait presque la présence de la Dame de Granges. Soudain ramenée à la réalité par un violent claquement de porte, elle lève son regard vide vers la Dame, et se rappelle qu'en effet, il faudrait peut-être lui répondre. Voix faible, hésitante, comme perdue entre l'envie de pleurer, celle d'exploser, et celle de mettre clairement et simplement fin à cette souffrance intolérable qui fait des ravages, là, au fond de sa poitrine :



- Si telle est votre volonté... Je ne peux que m'y plier.



La Dame de Granges acquiesce d'un hochement de tête rapide, puis disparait silencieusement, laissant pour seule image dans la tête de la Dame de Fontenelle celle d'une femme vengée, au regard fier et droit, sortant vivement dans la nuit froide par la porte d'une taverne douteuse. Aleks continua à errer de pensée en pensée comme cela quelques minutes, peut-être même une heure, sans savoir réellement ce qu'elle faisait ni ce qu'elle méditait. Enfin, elle finit par se dire que si elle devait bel et bien mettre fin à sa relation avec le Vicomte, il fallait tout de même le prévenir, ne serait-ce que pour régler la question de Negan. Et puis surtout, elle ne voulait pas se l'avouer à elle-même, mais elle ne pouvait pas ne pas le revoir une dernière fois... C'est ainsi qu'elle s'arma d'une plume et d'un peu d'encre, et qu'elle rédigea ce mot sommaire :



Citation:[ Sirius,



Je dois vous voir d'urgence, il s'agit d'une affaire de la plus haute importance. Votre vie, celle de notre enfant, et la mienne, sont concernées. Retrouvez-moi jeudi soir à "La Belle Blonde", à Vesoul. Je vous y attendrai.



Aleks Adams de Mélincour, Dame de Fontenelle-Montby

Le 24 mars de l'an de Grâce 1456

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